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MALAISE  
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Chutes à répétition  
Objectifs  
La prise en charge aux urgences va permettre :  
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de traiter une blessure physique ;  
de déterminer l’étiologie de la chute ;  
de débuter un travail de prévention en fonction de l’étiologie retrouvée  
et, le cas échéant, une évaluation sociale.  
Définition  
Chez le patient âgé, l’étiologie de la chute est multifactorielle, à la diffé-  
rence du sujet jeune chez qui l’atteinte est essentiellement locomotrice.  
Elle nécessite donc une évaluation médicale globale mais aussi psycholo-  
gique, environnementale et sociale.  
Les conséquences d’une chute, quels qu’en soient l’étiologie et les fac-  
teurs de risque, sont délétères chez le patient âgé : c’est un des facteurs  
de fragilité reconnus chez le patient âgé. C’est un problème de santé  
publique sous-estimé, avec un important risque de récidive, d’entrée dans  
la dépendance et de décès à court et moyen terme.  
La banalisation de cet événement par le patient lui-même, son  
entourage, mais aussi les équipes soignantes, entraîne un retard  
dans la prise en charge du patient et donc une perte de chance de  
récupération évidente : il importe de considérer cette prise en  
charge comme une véritable urgence.  
Il est important de connaître les causes de la chute pour la prévenir  
efï¬?cacement. Une personne qui est tombée une fois risque de  
faire d’autres chutes si la ou les causes de la chute n’ont pas été  
supprimées.  
Les causes les plus fréquentes sont :  
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liées à l’individu : mauvais contrôle de la posture, réduction de la vitesse  
de marche, du temps de réaction ;  
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l’environnement : obstacles, mauvais éclairage, revêtement glissant… ;  
les polypathologies : troubles neurologique, cardiologique ou métabo-  
lique ;  
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les traitements médicamenteux, par leurs effets secondaires ;  
l’état psychique et cognitif du patient âgé.  
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PRÉVENTION  
Quelques grandes lignes, en termes de prévention, sont à garder en  
mémoire, aï¬?n de compléter la prise en charge débutée aux urgences :  
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Poursuivre et surveiller le traitement des facteurs aggravants avec une  
attention particulière aux médicaments.  
Conseiller l’aménagement de l’environnement du patient âgé, avec quel-  
ques règles de bon sens.  
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Maintenir un potentiel physique.  
Veiller à ce qu’il ou elle entretienne une vie sociale et stimuler sa mémoire.  
Lutter contre la désadaptation psychomotrice.  
Assurer une alimentation équilibrée avec hydratation.  
Premiers gestes – Questions au patient  
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Interrogatoire  
Le but est d’identifier les polypathologies intriquées, les facteurs déclen-  
chants, la polymédication et ses conséquences, qui orienteront les exa-  
mens complémentaires (cf. encadré).  
L’interrogatoire du patient âgé, mais aussi de la famille, de l’entourage,  
des témoins éventuels de la chute, des services de secours qui l’ont  
amené :  
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Circonstances de la chute :  
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Existence ou non de prodromes.  
Contexte de la chute (dans un escalier, un couloir, au lever, il y a com-  
bien de temps ?…).  
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Y a-t-il eu des signes d’accompagnement (perte de connaissance, perte  
d’urines, palpitations, vertiges…) ?  
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Combien de temps la personne est-elle restée à terre ?  
Comment l’alerte a-t-elle été donnée ?  
Quelle a été l’évolution immédiate ?  
Antécédents, traitements, allergies.  
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Conditions de vie.  
â?š
Premiers gestes  
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Veiller à installer la personne confortablement et de manière adaptée.  
Être attentif à la présence ou non de lésions traumatiques (hématome,  
plaie…), à la notion de douleur à la mobilisation et à la stabilité de cette  
personne (voir si elle peut tenir debout).  
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La vérification du lever et de la marche est nécessaire si l’état de santé  
le permet ; sinon elle est différée, mais le plus tôt possible.  
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Évaluer la douleur et la traiter précocement sur protocole.  
Prendre les paramètres : pouls, PA, température, SpO , Glasgow,  
glycémie.  
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Prise en charge – Bilans, traitement  
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Prendre le pouls (régularité, fréquence).  
Réaliser un score de Glasgow.  
Rassurer la personne (perte des repères en milieu hospitalier, source  
d’anxiété et d’agitation).  
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Expliquer les gestes qui sont et qui vont être réalisés.  
Réaliser une EVA au repos.  
Rechercher une hypotension orthostatique, sur prescription médicale :  
prendre la tension artérielle aux deux bras avec brassard manuel avec  
une prise de pouls simultanée, en position couchée puis debout de  
façon immédiate, à 1, 3 et 5 minutes.  
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Réaliser une EVA à la mobilisation.  
Mettre en évidence le(s) traumatisme(s) et fracture(s) éventuels.  
Faire une glycémie capillaire systématique.  
Réaliser un ECG systématique.  
Prélèvements sanguins et pose de perfusion sur prescription médicale.  
Dosage de toxiques et/ou d’alcoolémie selon le cas.  
Installer et préparer la personne pour faciliter l’examen clinique du  
médecin.  
L’examen clinique est détaillé, précis, à la fois sur l’état  
neurologique et locomoteur, la douleur, mais aussi général avec  
une recherche systématique de l’hypotension orthostatique.  
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES DE PREMIÈRE LIGNE  
Les examens complémentaires de première intention permettent une  
orientation initiale dans l’étiologie et les facteurs déclenchants, ainsi que  
le traitement.  
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NFS, hémostase, ï¬?brinogène.  
Ionogramme sanguin, urée, créatinine, glycémie, calcémie.  
CRP.  
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Bilan hépatique complet.  
Alcoolémie au moindre doute.  
Dosage de médicaments.  
Électrocardiogramme.  
Radiographie pulmonaire.  
BU.  
Orientation  
L’orientation du patient admis aux urgences variera en fonction de l’étio-  
logie et des conséquences de la chute : hospitalisation en secteur chirur-  
gical ou médical, orientation ultérieure dans la filière de soins gériatrique,  
retour en institution ou à domicile.  
Éviter d’intituler « placement » la difï¬?culté immédiate du devenir.  
Elle fera partie de l’expertise gériatrique et sociale.  
Dans tous les cas de figure, un travail de prévention et d’éducation est  
débuté aux urgences et devra être poursuivi au delà.  
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